​Désherbage : avec Cyclair, la robotique remplace la chimie

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TOP ÉMERGENCE 2021. Avec RobiOne, Cyclair développe une solution de désherbage mécanique et autonome pour remplacer les herbicides dans l’agriculture

Négocier le virage écologique n’est pas chose facile, en agriculture. « Face à des réglementations de plus en plus draconiennes qui bannissent certaines molécules, il n’y a pas solution alternative rentable. Celles qui existent demandent beaucoup de main-d’œuvre et ceux qui ne se battent pas voient leurs rendements qui chutent. Quand on laisse les mauvaises herbes pousser, on perd 70 % à 80 % de la récolte », explique Sébastien Gorry.

Cyclair est incubée à la technopole de Grand Poitiers

Issue d’une famille d’agriculteurs du Sud Vienne et ingénieur, il a travaillé chez Air Liquide avant de franchir le pas de la création d’entreprise pour proposer une alternative mécanique et rentable aux herbicides. Créée en 2019, sa société, Cyclair, est incubée à la technopole de Grand Poitiers et possède son atelier à Pressac, fief de la famille Gorry. Elle développe un écosystème robotisé faisant appel à la cartographie par drone, à l’intelligence artificielle et à un rover terrestre connecté.

Rejoint par Quentin Guillemot, ingénieur et spécialiste en intelligence artificielle, ainsi que par Camille Auger, expert en systèmes embarqués, qui sont devenus ses associés en décembre 2020, Sébastien Gorry suit un plan de marche rigoureux. Cyclair a embauché un premier salarié en avril 2021. Elle en compte désormais sept et fait également travailler un prestataire en robotique. Après avoir construit un démonstrateur, elle s’emploie désormais à améliorer, à équiper et à connecter son rover. Un objectif qui devrait être atteint à l’été 2022. L’année à venir sera également celle de la précommercialisation. Le produit final devrait être commercialisé en fin d’année 2023 ou en tout début d’année 2024.

Le développement de ce robot de désherbage coûtera environ 5 millions d’euros. La Région Nouvelle-Aquitaine soutient déjà le projet au titre de l’aide à l’innovation. La BPI s’y intéresse aussi de prés.. Sébastien Gorry a programmé une levée de fonds « pour l’été prochain ».

« À la technopole, on est très bien accompagnés. On bénéficie de l’appui d’un chargé d’affaires qui nous oriente vers les institutions capables de financer ce programme », souligne-t-il. Cyclair s’appuie aussi sur l’Institut de recherche en électronique et optique du CNRS et de l’Université de Poitiers Xlim et sur l’Institut Pprim’, à la technopole du Futuroscope. Écosystème porteur : « Le but c’est de créer de l’emploi. J’ai choisi de le faire ici. »

Alain Defaye
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